Frotter pour reproduire

estompage
Le titre de cet article est un peu trompeur : il ne s’agit pas uniquement de Brass Rubbing (de l’anglais, frottage sur laiton), mais de frottage en général. Tous les enfants s’amuse à reproduire l’empreinte d’une pièce à l’aide d’un crayon à papier. Les aspérités du relief ou du creux font des zones plus densément marqué par la mine. Le motif de la pièce apparait alors sur le papier. Cette technique de reprographie fait sans doute partie des plus anciennes au monde et pourtant, on ne trouve presque rien sur ses utilisations.

Le frottage, ou frottis ou encore estampage, nous semble être tellement une technique rudimentaire, que les amis de l’Imprimé Populaire ne pouvaient l’ignorer. Les rares mentions de son utilisation finissent de nous convaincre qu’il s’agit d’une pratique populaire qui vise à la (ré)appropriation de motifs servant à décorer des bâtiments (principalement) religieux.

En Grande-Bretagne, la pratique est connue et est même, semble-t-il, très répandu. Les églises de ce pays réglemente le frottage (ou en version originale : Brass rubbing) pour éviter de dégrader les plaques. A Londres, on peut même trouver le Brass Rubbing Centre qui met à disposition (contre quelques pièces) une reproduction de plaque mémorial et le matériel nécessaire pour la reproduire. On vous indiquera la marche à suivre pour obtenir un beau résultat.

Certains sont de vrais experts en frottage. Si vous prenez le temps de regarder les photos des pages en lien, vous verrez que les résultats peuvent être très esthétiques. C’est d’ailleurs pour décorer les maisons à moindre coût qu’on faisait ces reproductions de plaques. On peut aussi penser qu’il y avait aussi une motivation religieuse, vu que ces plaques étaient dans des églises.

Dans nos recherches, on a pu lire des allusions (notamment sur des cartels de musées ou suggéré en trois dans un mémoire) à une pratique similaire en France. Mais aujourd’hui, sur le web, impossible d’avoir des choses plus précises.

Si c’est si « underground », comment avons-nous fait pour penser à cette méthode de reprographie ? C’est en visitant la tour de l’horloge à Guines qu’on  appris que cette pratique avait un nom et qu’on a donc soupçonné qu’elle avait aussi une histoire.

En cherchant bien, on trouve rapidement les frottages de Max Ernst en 1925, mais ces œuvres nous semblent bien loin de cette année du temps jadis, agenouillée pour reproduire ce portrait de chevalier ou de Shakespeare qu’elle accrochera dans son foyer. Idem pour les artistes qui ont utiliser le relief des plaques d’égouts.

Il existe aussi une pratique de l’estampage dans le cadre de l’archéologie et de l’épigraphie. Certains passionnés font des reproductions de ces plaques pour retrouver des détails que le temps a presque effacé.

En Asie aussi, on retrouve un usage de l’estampage. Il est sans doute plus ancien grâce à l’invention plus précoce qu’en Occident du papier.

Comme vous pouvez le constater, nous n’avons pas beaucoup d’éléments historiques sur cette technique. Aussi, si toi, lecteur égaré, tu as des détails qui pourrait enrichir ce texte court, n’hésite pas : nous sommes preneurs !

Sources et liens (septembre 2018)